6 séries pour ne pas profiter du beau temps

Il fait beau, il fait chaud, vous ne voyez plus que le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie… Comment allez-vous bien pouvoir occuper votre temps, maintenant que la météo se montre particulièrement clémente ? Vous prélasser en terrasse, redécouvrir les parcs de votre ville, vous enfiler les œuvres complètes de La Recherche au bord du canal, avoir une vie sociale ? Naaaaaaaan. En attendant le retour de Mr Robot et Game Of Thrones, nous vous conseillons plutôt de vous enfermer chez vous et de binger comme le rebut que vous êtes sur une sélection de séries concoctée par nos soins. Ne nous remerciez pas, c’est fait de bon cœur.

 

Riverdale:

Naaaan, on déconne.

 

13 Reasons Why, une belle surprise:

Non, nous ne venons pas de nous éveiller à l’existence de la série événement de cette mi-année 2017: si vous êtes abonnés à notre newsletter, vous êtes au fait de notre intérêt précoce pour l’oeuvre (peut-être l’avez vous même commencée sur nos conseils, fidèles lecteurs que vous êtes). Relatant les 13 événements ayant conduit au suicide de la jeune Hannah Baker, l’oeuvre présente de manière fine l’enfer des lycées américains et éclaire subtilement les mécanismes pervers des constructions de genre et de rôles sociaux. Bien que présentant certaines des tares attachées aux productions Netflix (des cliffhangers vraiment banals), 13 Reasons Why a le mérite d’enjoindre une réflexion peu complaisante sur l’adolescence des années 2010. Une belle surprise.

 

Fargo, une belle surprise bis:

Nous ne sommes pas de grands aficionados de Fargo. En effet, lorsque nous désirons être confrontés à la vilenie médiocre de l’espèce humaine, Netflix n’est pas nécessaire: il nous suffit d’allumer notre téléviseur ou mieux, de sortir de chez nous. Mais force est de le constater: la troisième saison est d’une excellente facture. Tous les ingrédients propres à la série sont réunis (les déserts enneigés parsemés de villes mornes, des héros qui n’en sont pas vraiment, une énigme policière difficile, un méchant très méchant…), mais contrairement aux deux précédentes saisons, la mayonnaise prend toujours plus et se permet même quelques fulgurances – que dire, par exemple, de cet épisode traversé par une histoire de robot, ou de cet autre utilisant les thèmes musicaux de Pierre & Le Loup pour illustrer ses personnages ? -. Non vraiment, une bien belle saison.

 

Legion, quand la folie s’invite chez les super-héros:

Comme un pied de nez à l’essoufflement de la franchise Marvel sur Netflix (mention spéciale à la déception Iron Fist), FX a eu la bonne idée de soumettre à Noah Hawley la tâche de donner vie à Legion. Et il faut admettre que le showrunner de Fargo a fait de la série un objet surprenant méritant toute votre attention. Dans ce labyrinthe sixties où la frontière entre cauchemar et réalité s’amenuise au fil des épisodes, nous suivons les aventures du fils du professeur Xavier, mutant schizophrène en permanente guerre intérieure. Malgré quelques longueurs, un final décevant et un love interest inintéressant,  Legion a le mérite de déployer un univers exigeant, étrange et fascinant, en opposition avec le barnum fadasse que sont devenues les séries de super-héros. Espérons que la deuxième saison ne tombera pas dans la facilité et les écueils du héros marvellien; car dans le comics déjà, David « Legion » Haller se posait comme une rafraîchissante allégorie de “la folie qui accompagne et jamais ne trahit”.

 

Taboo, Tom Hardy en grande forme:

Si vous êtes fan de l’acteur anglais et de drames historiques saupoudrés de surnaturel, où de fourbes individus se défient au cours de joutes de pouvoir mortelles, alors Game Of Thrones Taboo est faite pour vous. La série de la BBC met en scène un fin stratège tourmenté, James Keziah Delaney, soldat d’élite revenu d’Afrique avec la ferme intention de récupérer la terre de sa mère amérindienne. Problème: le lopin en question est à la croisée de luttes intestines entre les nouvellement Américains, la Couronne Anglaise et la Compagnie des Indes. Prenez ces ingrédients, secouez et appréciez le spectacle.

 

Chewing Gum, le WTF élevé au rang d’art:

Chewing Gum est typique de la série anglaise: irrévérencieuse au possible (le quart des blagues aurait déclenché une tempête médiatique si l’oeuvre avait été américaine), décalée et attachante. Le show narre les aventures de Tracey Gordon, jeune fan de Beyoncé éduquée dans la piété religieuse (ce qui, bizarrement, ne l’empêche pas d’être complètement à la masse) qui découvre le péché de chaire. S’en suit une série de cataclysmes à pleurer de rire – Dieu ne déconne pas avec ses punitions -. Entre situations rocambolesques, personnages hauts en couleur et blagues d’anthologie sur 12 Years A Slave, Chewing Gum est notre légère série feel good depuis 2015 (avec Don’t Trust The Bitch In Apartement 13th).

 

L’Attaque des Titans / Ajin / Assassination Classroom:

Pour les cœurs marshmallow nippons, nous vous conseillons de vous plonger dans l’Attaque des Titans, adaptation du en-passe-de-devenir-culte ouvrage depuis quelques mois sur Netflix. Ne nous mentons pas: cette série présente beaucoup des imperfections du manga moderne: des personnages manichéens éreintant à force de tirades enflammées (Eren, pour ne pas le citer), des moments bien trash et bien gratuits (mais sur ce sujet, Tokyo Ghoul a placé la barre très haut), quelques fillers mal venus… Elle en a aussi beaucoup des qualités: une intrigue tenant assez au corps pour faire oublier les carences précédentes, un trait de dessin particulièrement reconnaissable (ne ne pouvons que vous conseiller de lire la géniale version manga) et quelques personnages très attachants (Levi, Armin et Erwin en tête). De plus, l’animé a le mérite d’observer un panel de thématiques récurrentes de la popculture sous un angle inattendu (les titans comme nouveaux zombies, l’humanité enfermée comme symbole d’une jeunesse claustro…). Et la deuxième saison est excellente. A suivre, donc.

Battons le fer tant qu’il est chaud: nous vous conseillons également la 1ère saison d’Ajin (également sur Netflix). Nous nous devons néanmoins de vous prévenir: l’enthousiasme de l’excellent début n’a d’égal que la déception face à la dégradation qualitative de l’animé au fur et mesure des épisodes, pour aboutir en un final d’une facilité presque répréhensible. A vos risques et périls.

Et pour les vrais dont le visionnage de Sakura à 25 ans passés ne pose aucun problème, il y a Assassination Classroom: immense surprise des années 2012, le manga a enfin droit à son animé diffusé sur Netflix. Nous avons fait l’expérience: si vous n’avez jamais regardé d’animé – et si ces avatars de la culture nippone ne sont pas trop votre tasse de thé -, Assassination Classroom ne s’adresse pas à vous. Pour les autres, l’excellent personnage principal de la série, Koro Sensei, devrait à lui tout seul vous convaincre de vous y plonger sans broncher.

Crédit Photo de Une: FX (Legion)