Le monde va mal, certes. Mais s’il y a une profession bien trop décriée alors que complètement irresponsable dans tous les sens du terme, ce sont les marketeurs/communicants/publicitaires et autres dresseurs d’otaries professionnels. Ras le bol de Naomi Klein et tous les autres « brand haters ». Pour leur rendre justice, Girlshood essaiera ici d’honorer leur talent aussi souvent que faire se peut.
Glorieuse, glorieuse fut cette fin pluvieuse de mai ! Cela avait parfaitement commencé avec la nouvelle publicité Dim par un Frédéric Beigbeder au top. Milieu de semaine, honneur sauvé par une première réclame pas complètement con sur du déodorant. Et puis comme c’était trop beau, ça s’est fini en apothéose intégrale avec un chef-d’œuvre chinois pour une lessive lavant plus blanc que blanc. Bravo les génies, vous nous avez régalés.
Les Pockets de Dim.
Commençons donc pas la nouvelle campagne de pub Dim. Il faut croire que les loulous se sont crus impertinents, intelligents et légers en mettant en scène un Frédo Beigbeder en pleine entreprise d’écriture de son prochain chef-d’œuvre, déconcentré par une demoiselle qui n’a a priori pas grand chose d’autre à faire que de se trémousser le popotin à l’air, écumant en quelques secondes une panoplie assez intéressante de panties (au cas où vous ne le sauriez pas mesdames, il est bon de changer de culotte 56 fois dans la journée). Passé le moment décérébré à baver devant les courbes de la jeune femme, force fut de se rendre à l’évidence : la pub scorait en termes de clichés plus éculés les uns que les autres, rappelant que l’écriture est un travail d’homme, et que ces perfides détentrices de vagins ne sont là que pour déconcentrer monsieur de sa glorieuse tâche intellectuelle. Le mauvais timing s’ajoute à l’opprobre du sexisme bas-du-plafond pour Dim, car c’est aussi cette semaine qu’une levée de bouclier s’est abattue sur le manque de femmes étudiées au bac L.
Pour lire la bien belle réponse de Camille Laurens sur le sujet, c’est ici.
Et la parodie ne se fit pas attendre:
Secret Deodorant.
Force est de constater que certaines catégories de pub scorent plus que d’autres en terme de stupidité : par exemple mesdames, vous êtes vous déjà demandé pourquoi votre sang n’était pas bleu comme chez Tampax ? Parmi ces produits, le déodorant – féminin s’entend (voir les dernières pubs Axe) – ne relève que rarement le niveau général. Mais là, surprise. Non seulement Secret Deodorant ne joue pas sur les topiques normaux que le produit semble enjoindre (98 heures de fraîcheur, fini l’infamie des marques sur les vêtements…) mais s’amuse à mettre en scène un renversement de tradition millénaire. On aime.
Qiaobi.
Après les deux efforts précédents et le match nul qui s’en suivit sur l’échelle de la connerie, nous attendions fébrilement la publicité qui ferait pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Ce fut chose faite, avec cette merveille tout droit sortie du pays du soleil levant. Pas d’explicitation requise, la vidéo parle d’elle même.
(Afin de s’embourber un peu plus dans la dynamique LOL de cette pub, voici le meilleur commentaire fait en conclusion : « Ce torchon n’a aucun sens, certes, mais les gens sont complètement passés à côté de la vraie raison pour laquelle cette pub est offensive ; tout le monde sait que si la lessive devait faire sortir le mec parfait, il aurait été blanc et pas asiat’. C’est nim-por-te-quoi »).
Merci les génies !
