« I’ve never seen a hero like me in a Sci-Fi » : cette phrase, assénée dans un quasi râle sur le titre « home with you », décrit à mon sens le mieux FKA Twigs. Du moins, elle m’a immédiatement frappée par sa justesse quant à sa musique et, de manière plus globale, sa place au sein du paysage artistique. En effet, dans le monde cruellement masculin(iste) et pâlot de la science fiction – voir de la galaxie « culture » -, pas de place pour les alienEs polymorphes à la peau brune comme Tahliah Barnett. Qu’à cela ne tienne : plutôt que de se conformer à des logiques normatives auxquelles elle n’aurait jamais pu convenir, Twigs s’est créée un univers à l’identité dense, émotionnelle et diffractée, dont l’évolution constante atteint un nouveau palier grâce à l’opus MAGDALENE.
Si vous ne connaissez pas cette chanteuse / compositrice / producteure / vidéaste / danseuse / spécialiste de wushu et de pole dance, André Manoukian, dont les mots dithyrambiques suffisent à enflammer l’imagination la plus tarie, l’avait décrite comme une « pionnière de l’espace », une « vestale des vestales ». Et sur scène il est vrai – j’avais eu la chance de la voir en concert avant qu’elle ne disparaisse des radars durant 4 longues années -, nous avions affaire à une prêtresse electro haranguant la foule et ses musiciens ; une bacchante du futur. Elle revient enfin avec un nouvel album, fragments de cœur renaissant des assauts d’une rupture amoureuse – produit en prime par Nicolas Jaar (dont vous ne pouvez louper l’empreinte si particulière sur « thousand eyes » et « mary magdalene »), rien que ça. The Guardian en propose une belle critique, à lire ici.
Bonus : retrouvez la également dans notre playlist du mois dernier.
Alexis Petridis, 07/11/2019